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samedi 23 novembre 2013

Le Monde parle de l'Habitat participatif

Habitat participatif, la "copro" de demain ?
LE MONDE | 16.11.2013 à 10h41 • Mis à jour le 19.11.2013 à 09h05 | Laurence Boccara

Une petite consécration. Encore embryonnaire en France, l’habitat participatif, souvent présenté comme la « troisième voie » du logement, va bientôt bénéficier de nouveaux cadres juridiques.

Le projet de loi ALUR (accès au logement et un urbanisme rénové), en cours d’examen au Parlement, y consacre, en effet, un article (le numéro 22) qui l’officialise et lui donne les outils pour se développer.
L’habitat participatif permet à des particuliers de réaliser ensemble une opération immobilière de cinq à vingt logements. Ces personnes élaborent un projet composé d’espaces privés (les logements) et partagés (buanderie, salle de réunion ou des fêtes, chambre d’amis, etc.).
Tous participent à la conception de l’immeuble et au choix des matériaux. La plupart mettent la main à la pâte lors de la phase de construction et assurent la gestion de la copropriété.
« On n’arrive pas sur ce type de projet par hasard. Cela relève d’une démarche active. C’est une façon de vivre ensemble même si nous avons tous notre espace privatif », explique Damien Artero, 35 ans. Ce réalisateur de films d’aventures vient d’emménager avec sa famille dans un duplex neuf de 75 m2, situé à Pontcharra-sur-Bréda (Isère). « Son » ensemble immobilier comporte huit appartements.
COÛT DE 5 % À 15 % INFÉRIEUR À CEUX DU NEUF CLÉS EN MAIN
Pour y vivre, Damien et sa compagne ont déboursé 200 000 euros. « Nous ne voulions pas d’un bâti au rabais. Nous vivons dans un bâtiment neuf, moderne et “solaire”, qui consomme moins d’énergie qu’il n’en produit. C’est un lieu de résidence adapté à notre mode de vie. Nous profitons des 2 600 m2 de jardin, d’un atelier et d’une laverie », se réjouit-il.
Le coût de construction de ces logements est généralement de 5 % à 15 % inférieur à ceux du neuf clés en main. Ce rabais équivaut à la marge empochée par le promoteur. Mais au bout du compte, le montant déboursé est quasiment le même, car les détails de conception sont plus sophistiqués et les matériaux plus coûteux. Autant de choix destinés à minimiser, ensuite, les charges de fonctionnement de l’immeuble.
Ce genre de projet met généralement entre trois et cinq ans, voire davantage, pour aboutir. « Il ne faut pas se décourager car certaines étapes comme la recherche d’un terrain et d’un financement sont difficiles », explique Claire Viallon, coprésidente de l’association Eco Habitat Groupé.
« Cela fait trois ans qu’avec les autres membres de notre groupe nous cherchons un terrain d’au moins 500 m2 à Pantin, Aubervilliers ou Romainville. Nous nous sommes fait souffler une fois le foncier par un promoteur », témoigne Claude Vicente, une engagée de la première heure.
Quelques associations et opérateurs se sont spécialisés pour guider les particuliers dans l’avancement de leur projet. « Nous les aidons à constituer des groupes et parfois à trouver un terrain », explique Julien Maury, fondateur du cabinet parisien COAB. Basées en Isère et dans l’Aveyron, les associations Relier et Les HabiLes informent et assurent le relais entre ceux qui sont tentés par cette aventure.
« LIEN SOCIAL »
En milieu urbain, l’habitat participatif est naissant mais il est encouragé par certaines villes comme Grenoble, Montreuil, Toulouse, Lille et Strasbourg, des communes membres du Réseau national des collectivités pour l’habitat participatif.
Pionnière du genre, la capitale d’Alsace a décidé, dès 2009, de réserver des terrains pour ce type d’opération. « C’est une façon de se laisser du temps pour lancer un appel à projets, de sélectionner un dossier solide porté par des habitants motivés et de les accompagner dans leur démarche », explique Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg chargé de l’urbanisme, du plan local d’urbanisme, des économies d’énergie et des écoquartiers.
Actuellement, quinze projets sont en cours à Strasbourg, soit 120 logements avec des opérations impliquant de cinq à vingt-cinq ménages.
Même volonté politique à Lille, où une initiative analogue a été engagée en 2011. « Cette forme d’habitat crée du lien social et permet aux citoyens de mieux s’approprier l’endroit où ils vivent et donc de valoriser leur quartier », ajoute Audrey Linkenheld, députée et conseillère municipale chargée du logement à la mairie de Lille.
Laurence Boccara

lundi 4 novembre 2013

La Semblada fait la (presque) une

Article sur la Semblada dans le journal La Montagne de ce jour avec une jolie photo d'une bonne partie du groupe.




et voici l'article  :

La Semblada, un habitat groupé qui devrait réunir 22 personnes




Mieux vivre ensemble et réduire l’impact environnemental de leurs logements. Sept familles partagent ce projet commun. Il est prévu de sortir de terre à l’éco-quartier de Trémonteix.
 
Ils se sont rencontrés, lors de réunions sur l'habitat groupé, en 2010, au café-lectures les Augustes. Quelques visites de lieux de « vivre ensemble » plus tard, que ce soit dans la région grenobloise ou en Ardèche, ils décident de passer à l'acte. Eux aussi.
Il y a deux ans, le groupe était constitué autour d'un projet d'éco habitat participatif. Sept familles au total, de 12 adultes et de 10 enfants (bientôt 11…) de 1 à 60 ans. Soit 22 âmes au total pour une vie envisagée dans un même immeuble. « Nous nous sommes vus régulièrement afin de définir nos envies, nos besoins. Et puis, nous avons trouvé le terrain à l'automne 2011, sur le futur quartier de Trémonteix à Clermont-Ferrand », se souvient Yannick Vigignol.
Sur ces 1.800 m ², leur objectif est de construire quelque 900 m ² habitables dont 200 m ² d'espaces de vie commune : une salle de vie, un espace de stockage, une buanderie, un local à vélo, un potager et… une chambre d'ami.
 
Vers un nouvel urbanisme 

« L'idée est également de mixer jeunes couples et personnes qui sont bientôt à la retraite, dans une logique intergénérationnelle pour que les habitants qui rentreront dans le 3 e âge ne se sentent pas isolées ou que nos enfants jouent ensemble. »
Autre objectif majeur : réduire l'impact environnemental de leurs logements. Des matériaux écologiques seront utilisés pour construire le bâtiment avec une ossature et bardage bois. L'édifice BBC bénéficiera d'une chaudière commune au bois.
Le projet a été confié à un architecte, basé dans le Cantal, spécialiste des constructions bois, Simon Teyssou. Le permis de construire pourrait être déposé en janvier et les familles espèrent emménager durant l'été 2015.

Près de 5.400 euros de financement participatif
 
Jusqu'à fin octobre, le groupe était inscrit sur la plateforme de financement participatif d'Auvergne Nouveau Monde : Ulule. Il a rassemblé 92 soutiens permettant d'amasser près de 5.400 euros. Ce montant est destiné à financer, pour moitié, les études sur les espaces communs et les équipements écologiques du futur bâtiment de la « Semblada » (*). L'autre moitié aidera à doter un fonds de financement d'études de faisabilité au bénéfice d'autres projets d'habitat participatif en Auvergne ; quatre autres projets sont actuellement identifiés.
Car in fine, Yannick espère que la « Slemblada » fera des petits. En fait, outre le désir de vivre ensemble, toutes ces familles souhaitent faire changer un peu les mentalités en matière d'urbanisme et d'habitat aujourd'hui



Geneviève Thivat 

(*) En patois auvergnat, slemblada signifie assemblée. Ce terme peut avoir un caractère festif ou plus studieux.